Introduction.
Le présent document a pour objectif de présenter des pistes visant à introduire, ou renforcer, la dimension formative de l’évaluation. C’est également une façon d’exploiter ce moment privilégié de concentration de la part de nos élèves.
En résumé
Le DS est une action de formation, ses principaux acteurs sont les élèves et un de leurs professeurs (celui qui a préparé le DS). Cet article propose de catégoriser différentes façons d’aborder un DS, à savoir :
- DS 1.0 : (prononcez [déesse un point zéro]) le DS traditionnel
- DS 2.0 : L’éléve produit de la matière pour un DS à venir
- DS 3.0 : L’élève fait marcher son réseau à la mi-temps
Un devoir surveillé est un moment particulier de la formation qui vise à mesurer les acquis des apprenants. Le professeur qui organise les devoirs surveillés prévient en général ses élèves des thèmes abordés.
Voyons voir ce que nous entendons communément par DS.
Un devoir surveillé, souvent abrégé en DS, est un contrôle de connaissances portant sur un ou plusieurs points abordés au cours de l’année scolaire en cours dans une discipline spécifique. Sa durée peut varier d’une à quatre heures suivant la difficulté du sujet, de la discipline et du niveau d’étude.
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Les devoirs surveillés se déroulent généralement en classe ou dans une salle spécifique regroupant plusieurs classes, sous surveillance (d’où le nom) pour éviter les fraudes (copiage, antisèches). Selon les disciplines, les élèves peuvent être autorisés à utiliser une calculatrice et/ou certains documents.
Proposition de déclinaisons.
DS 1.0
C’est le DS traditionnel, il est composé d’une suite de questions et problèmes (avec annexes) que l’élève doit résoudre dans un temps limité.
Un DS a une durée de 1h à 4h en moyenne. Les questions sont pondérées afin de permettre à l’élève de gérer son temps (sauter une question difficile à faible coéfficient et inversement).
DS 2.0
L’idée est de faire participer l’élève à la conception de question(s) qui serviront à alimenter une base de données de questions pour un DS futur.
Comment ça marche ?
C’est simple. Le professeur en charge du DS demande aux élèves, une semaine avant le DS, de concevoir (de préparer) une question (par exemple une question à choix multiples – QCM) sur un thème donné.
Cette question sera :
- Rédigée par l’élève au cours du DS (c’est une des questions du DS, valant 4 points sur 20 par exemple). En cas de DS interdisant la consultation de tout document, l’élève sera invité à sortir sa fiche question en début de DS (il a eu une semaine pour la préparer).
- Évaluée selon des critères d’originalité et de précision (questionnement, réponses proposées, vocabulaire).
- Intégrée, si elle est retenue, avec le nom de l’auteur, dans la base de données du thème en question (avec la mention d’après une idée de… si l’idée de la question retenue a fait l’objet d’une reformulation).
De nombreux avantages :
- L’élève change de rôle (devient, le temps d’une préparation de DS, producteur d’éléments de contrôles).
- En amont du DS, pousse l’élève à avoir une attention toute particulière sur le thème étudié.
- Les questions QCM proposées sont un excellent feed-back pour le professeur.
- Permet d’enrichir la base de données de questions hors influence imaginative du professeur.
DS 3.0
L’idée est d’ouvir un espace de collaboration inter-élèves à mi-parcours du temps du DS, une sorte de mi-temps où les règles de comportement changent.
Comment ça marche ?
Par exemple, sur un DS de 2H, au bout des 55 premières minutes, le professeur déclare la mi-temps collaborative ouverte pour 10 minutes.
Pour éviter les copier/coller une règle est établie : seules les idées sont partagées (ne rien écrire sur sa copie lorsque l’on est en “déplacement”). À l’instar d’un jeu sportif, le prof (l’arbitre ) demande aux élèves d’abondonner leur stylo/crayon (réquisitionne le ballon). Les élèves sont alors invités à se lever pour aller discuter avec qui le veut (déroutant pour certains, les premières fois), laissant leur copie sur leur table.
Au cours d’une manifestation sportive, les joueurs quittent provisoirement le terrain. Idéalement il pourrait sembler souhaitable de pouvoir réserver une zone de concertation à part, un peu à l’image de ce qui se passe dans le couloir à la sortie d’un DS où les échanges sont naturellement bien engagés. En restant dans la salle, ceux qui se lèvent peuvent discuter avec ceux qui sont restés à leur place et du coup peuvent consulter la copie de l’autre (mais y a t-il un mal à ça ? sa rédaction n’est-elle pas une expression de ses idées ? En tout cas, cette façon de partager a très bien été acceptée par les élèves).
Exemple de mi-temps DS3.0 (en phase d’expérimentation – depuis les copies restent sur table) :
Retour à la composition :
De nombreux avantages :
- Élimine des situations de blocages (question non comprise ou mal comprise)
- Limite du même coût les abandons en cours de DS
- Relance l’acte de composition après la mi-temps
- Casse le rythme monotone du temps d’un DS
- Pousse à la concertation entre pairs (comme dans la vraie vie ;–)
- Particulièrement adapté au DS libre de documents (sans dispositif matériel)
Des inconvénients (mineurs ou qui n’en sont pas)
- De mauvaises idées peuvent circuler, du coup, les fois prochaînes, les élèves sont plus attentifs à leurs propres idées.
- La salle d’examen ne peut être partagée avec un autre DS d’une autre classe.
- À priori pourrait gêner certains élèves en état de forte concentration (aucun cas révélé en 5 expérimentations)
DS 4.0 ?
D’ici un furtur proche (science fiction), lorsque tout le monde sera mobilo-connecté, les DS aussi devront s’adapter.
Mais se posera alors la question de ce qui est évalué : la capacité de l’individu à raisonner “seul” ou avec son réseau (sa capacité à l’exploiter) ? Les deux semble t-il ! comme le souligne singulièrement James Surowiecki dans la_Sagesse_des_foules.